• Chapitre IV : Moe manriki

    Un bruit sourd martelait un coin de ma tête. Si fort que j’en avais mal. Mal dans tous le corps que je me sentais plisser les paupières instinctivement. De l’eau ruisselait sur ma peau. De plus loin, j’entendais un battement régulier. Comme deux marteaux piqueurs, les sons se chahutaient et me remplissaient totalement. Je suffoquais, je ne pouvais plus respirer. J’avais mal, à chaque battement. Je ne pouvais plus…



    - Oui ? demanda une voix grave.

    Son interlocuteur lui répondit rapidement.

    - Quoi ? Je vous laisse même pas deux ans, et voilà ce qu’il se passe. Vous êtes impossibles… Oui je rentre de suite… Non je n’ai pas fini son entrainement mais je sens en mon disciple une grande puissance…

    A quel point ?

    - Je lui confierai ma vie. Autant que je vous la confierai à vous.

    Je suis fière de ton disciple, Shiryu-san.

    - Merci, Saori-san. Nous arrivons le plus vite possible.

    Parfait, faîtes attention.

    Shiryu raccrocha et se tourna vers son disciple. Il rencontra son regard et dit :

    - Nous devons rentrer.

    - Déjà ?! Mais maître, je n’ai pas fini mon entraînement !

    - Depuis quand me réponds-tu ?

    - Veuillez m’excusez, Maître.

    - Prends tes affaires, nous partons sur le champ. Je t’expliquerai le pourquoi du comment en route. Dépêchons-nous, Takenoko.

    Takenoko regarda son Maître et hocha la tête affirmativement.



    Tout était noir. Aucune lumière ne transparaissait dans la pénombre qui m’entourait. Les ténèbres qui me cernaient me dévoraient de l’intérieur. J’étais de feu et de glace. Je brûlais dans mes chairs et mon corps subissait l’assaut de la pluie froide et pernicieuse. Elle s’insinuait dans mes pores jusqu’à rencontrer les flammes noires qui me léchaient les cellules. Mon corps fumait. J’étais là, spectateur, sans défenses. Puis le son dans ma tête s’abattit à nouveau, me faisant paniquait. Plus de souffle, plus de…



    - Oui, Hyôga ? Oui, c’est Saori…

    La Déesse expliqua la situation au Chevalier du Cygne. 

    Comment va Seiya ?

    - Son état est stationnaire, mais il a l’air plongé dans un coma que les médecins décrivent comme « léger ».

    C’est-à-dire ?

    - Qu’il ne devrait pas tarder à se réveiller.

    Saori baissa les yeux. Elle se tourna et contempla le jeune homme allongé dans la chambre d’hôpital neutre.

    Qu’est-ce que vous ne me dîtes pas, Déesse ?

    Saori se mordit la lèvre inférieure et se tourna à nouveau vers la fenêtre. Il faisait nuit, et seules quelques faibles lumières illuminaient l’entrée de l’hôpital.

    - Tu as toujours été perspicace, Hyôga. Il souffre, dit-elle dans un souffle. Je le sens.

    - Ne vous en faîtes pas, tout ce passera bien. Tsumetai et moi arriverons dans deux jours.

    - Comment va Tsumetai ?

    Son entrainement avance bien. C’est une bonne recrue. Je suis fier de vous présenter mon disciple.

    - J’en suis honorée. A bientôt, Hyôga.

    Après les politesses, Saori raccrocha et s’approcha du lit de Seiya. Elle posa le cellulaire sur la table de chevet du Chevalier.

    - Pourquoi as-tu utilisé tant de puissance ..? demanda-t-elle en soufflant doucement.

    Elle écarta la mèche châtain qui barrait le front du jeune homme et déposa un léger baiser. Une larme roula sur sa joue et tomba sur celle de Seiya. Sans la voir, elle se releva, prit le téléphone et composa un nouveau numéro. En faisant le tour du lit elle prit la parole :

    - Moshi moshi ? Shun-san, Saori desu.*

    Elle franchit la porte de la chambre en continuant de parler.



    Je sentis une épine de glace perforer ma joue. Tout disparaissait en moi, tout s’échappait. Je me sentais complètement vide. Dans la nuit je pouvais voir mon âme, comme un phare. Malgré le bruit de martellement qui me paralysait, une nouvelle force m’attirait vers l’avant. Force, ou peur ? Peur de ne jamais revoir une lumière ? J’avançais timidement, à tâtons. Le martellement se faisait incessant, plus fort. Jusqu’à me faire chuter.

    Je soufflais longuement, sans pouvoir reprendre mon souffle. Je me relevais au prix d’un grand effort. J’étais surpris de la proximité de cet orbe lumineux. Je tendis le bras et soudain la lumière se troubla, changeant de forme. En quelques secondes je me voyais moi-même me faisant face. Je tendais à nouveau la main et effleurais ses doigts. La projection fut aspirée immédiatement et je sentis une vive douleur en moi s’insinuant depuis ma tête.

    Soudain je faisais face, les jambes écartées et je hurlais tout ce que j’avais. Et d’un coup un poids immense s’échappa de moi. Mon corps s’effondra vide. Les yeux fermés je ne voyais plus rien, le battement me craquait les tympans, le martellement me déchirait les marteaux. Le froid me faisait suffoquer.

    Je sentis un étau de feu me brûler les lèvres.



    - Quelque chose de nouveau ? demanda une voix inquiète.

    - Rien de neuf depuis deux jours, mademoiselle Kidô.

    Saori souffla profondément, et ses yeux devinrent luisants de larmes. Sa gorge la piquait et sa tête la tournait. Allait-il se réveiller ou resterait à nouveau dans le coma plus de trois ans ? Elle ne pourrait pas revivre cela.

    Elle rentra dans la chambre et se dirigea vers le lit de Seiya. Elle lui prit la main et regarda ses paupières closes, son visage enfantin. Les larmes de Saori se répandirent sur ses joues en feu sans qu’elle ne s’en rende compte. Une larme tomba sur la joue de Seiya, encore. Cette fois-ci elle la vit et l’essuya rapidement, maladroitement.

    Soudain elle fut prise d’une envie folle. Elle se pencha doucement, incertaine.

    Il est endormi… Il ne se souviendra de rien…

    Avec une légère pression, ses lèvres rencontrèrent celles du jeune homme. Elle ferma les yeux, elle se sentit apaisée immédiatement. La pièce tangua puis elle se souvint qu’il pouvait se réveiller à n’importe quel instant. Elle se releva, les joues rougies par ce baiser volé.

    Elle contempla Seiya et le vit plisser les paupières. Elle essuya rapidement du revers de la main le reste de ses larmes et lâcha :

    - Seiya ? Tu m’entends ?



    - Bonjour, pourriez-vous m’indiquer la chambre de Seiya… commença une voix fluette.

    - Laisse-tomber, Tsumetai, je connais le numéro de sa chambre. Tu viens ?

    - J’arrive. Désolé du dérangement ! ajouta Tsumetai en direction de la jeune femme de l’accueil.

    Seul un regard froid lui répondit. Elle détourna la tête rapidement et reprit son travail sans un mot. Tsumetai emboita le pas de son Maître avec un léger pincement au cœur. Elle pressa le pas derrière lui, qui avait repéré quelqu’un, tout en passant d’une main à l’autre l’étui de son violon. 

    - Ne m’aviez-vous pas dit qu’on l’avait changé de chambre, car l’ancienne était… disons… à moitié détruite ? demanda Tsumetai.

    - Si, mais Saori m’a transmit le nouveau numéro.

    L’élève acquiesça et suivit son Maître qui avançait sur de lui.

    - Ah vous êtes là ! dit Shun qui parla plus vite que Hyôga.

    - Ca fait longtemps qu’on ne s’est pas vu, Shun. Comment vas-tu ? Ton disciple n’est pas avec toi ? demanda le Cygne.

    - Je vais bien et toi ? Non, mon disciple est allé chercher des canettes de thé au distributeur. Si j’avais su je lui en aurai demandé plus que deux. Et toi, où est ton disciple ? demanda Andromède en regardant partout autour de son ami.

    - Je vais bien, merci ! Ne t’en fais pas. Présente-toi, Tsumetai.

    - Bonjour Shun-san, Chevalier d’Andromède. Je suis Tsumetai, disciple de Maître Hyôga du Cygne.

    Tsumetai salua le Chevalier.

    - Oh, quelle surprise ! Bienvenue parmi nous, jeune demoiselle.

    - Maître ! Maître, dit une petite voix derrière Shun. Me voilà, tenez, prenez une… oh !

    Quand l’élève de Shun réalisa la présence du Chevalier et de la jeune fille, elle écarquilla les yeux de surprise. Elle devint rouge et se rangea immédiatement dans le dos de son Maître. Ce dernier se mit à rire, il avait l’habitude de sa timidité.

    - Présente toi donc, Iona.

    - Je… je… Iona… je m’appelle Iona… disciple du Chevalier Andromède, Shun-san. Pardon…

    Shun sourit face à la nouvelle venue.

    - Bonjour, Iona-ch…

    - Iona ! Iona c’est toi ? demanda Tsumetai.

    Iona se pencha précautionneusement et leva le regard vers la jeune femme. Ses yeux s’éclairèrent et un sourire s’illumina sur son visage.

    - Tsumetai ! Je suis… si contente de te revoir.

    Tsumetai voulu lui faire un câlin, mais elle savait qu’il n’en était pas coutume au Japon. Elle lui rendit son sourire et ajouta que pour elle aussi, c’était un plaisir de la retrouver.

    Elle s’éloignèrent des Chevaliers et se mirent à discuter.

    - Tu sais où sont les autres ? demanda Shun.

    - Ton frère arrivera demain d’après ce que je sais. Et Shiryu dans la soirée, des difficultés à passer la frontière. Des problèmes de douane, il me semble.

    - Pourquoi cela ne m’étonne pas de lui ? souffla son interlocuteur.

    Ils échangèrent quelques minutes puis demandèrent aux filles de les suivre. Ils s’engagèrent dans les escaliers et entreprirent de rejoindre la chambre de Seiya.



    Un étau brûlant me broyait doucement les lèvres. Elle quitta brusquement ma bouche et par une force nouvelle j’ouvris les yeux. Et…

    - Seiya ? Tu m’entends ?

    Le Chevalier avait les yeux grands ouverts, hagards. Perdu, il se rappela les événements récents. Tout lui revenait comme une claque, comme tout ce qu’il avait vécu pendant son inconscience.

    - Seiya ? demanda la voix chevrotante de la Déesse. Tu m’entends ?

    Il ouvrit la bouche mais rien ne vint sur l’instant. Alors il serra la main de Saori pour qu’elle comprenne que oui, il l’entendait. Il revenait doucement à lui et avait encore les lèvres en feu, même s’il ignorait pourquoi.

    Une vive douleur l’assaillit au crâne, à nouveau le martellement reprenait. Il plissa les yeux et comprit, en dehors de ce monde de ténèbres, qu’il s’agissait de la pluie contre la vitre. Que les battements qui le déchirait n’était rien d’autre que ceux de son cœur. Au vu des yeux mouillés de la Déesse, il imagina que l’épine de glace sur sa joue devait être une larme. Mais l’origine de la chaleur sur ses lèvres restait un mystère.

    - Qu’est-ce que je fais ici ? demanda le jeune homme.

    - Après la bataille, tu t’es effondré, annonça Saori. Tu as utilisé le Météores de Pégase et tu t’es évanoui.

    - Normalement je tiens plus longtemps que cela, ria-t-il doucement. Je n’étais peut-être pas prêt pour ça.

    - C’est ce que je me suis dis.

    Ils se regardèrent quand soudain on toqua à la porte. Saori se retourna et ouvrit. Son visage s’illumina en voyant Shun, Iona, Hyôga et Tsumetai.

    Elle fit les présentations des disciples à Seiya, puis ils discutèrent dans le calme. Plus tard dans la soirée Shiryu se présenta dans la chambre accompagné de son disciple, ils avaient pu prendre un vol plus tôt ce qui expliquait leur présence. La venue de Takenoko, troisième disciple féminine, ne surprit plus. Ils en rirent gentiment. Les filles se reconnurent et échangèrent sur ces retrouvailles.

    - Déesse ? demanda Tsumetai.

    - Oui ?

    - Tous les disciples des Chevaliers viennent de la Fondation ? enchaîna Takenoko.

    - Tout à fait, pourquoi ?

    - Vous… vous connaissez le nom de… l’autre disciple ? finit Iona.

    - Bien sûr, elle s’appelle Hageshi.

    Les filles blêmirent instantanément.



    - Maître ! Attention !

    Une explosion retentit dans la nuit et un épais nuage de fumée se répandit. Des sirènes de voitures retentirent dans le noir.

    - Maître !

    La voix féminine appelait dans le noir.

    - Maî… aah !

    La jeune femme fut projetée en arrière et cogna contre un mur. Elle s’affaissa sur elle même et ne se releva pas.



    Délire by me (avec du recul) :

    Shiryu (énervé) : Pourquoi je me retrouve coincé à la douane, MOI ?

    Takenoko : Eh moi je suis pas là peut-être ?

    Shiryu : Chut, j’essaye de comprendre…

    Takenoko : Alors là, on a le temps !

    Shiryu (lance un regard assassin) : On se calme, ma petite !

    Melody (chuchotte) : plions bagages, il est temps de fuir ! Une grève ça suffit, pas deux ! Après j’ai les syndicats au cul moi…



    Co-auteur intervient :

    - Eh les gars, elle se tire ! Rattrapez la !

    Melody : Salaud ! Pourquoi tu … Ah ils arrivent !

    - Pourquoi ? Pour venger Rogue ! Mouahaha ! *regard diabolique* Je m’aime…

    Melody s’enfuit en courant.

    - S&T : Détruire Melody, détruire Melody…

     

    Voix-off : Euh les gars, elle est de l’autre côté…

    *Ils se retournent* Détruire Melody, détruire Melody…

     

     

     

     

    *Moshi moshi, Saori desu : Allô allô, c’est Saori.

    **Nous prévenons dès maintenant que nous ne connaissons pas la distance qui sépare la gare et l’hôpital, nous nous en excusons.

     


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